Jamais trois, jamais trop
Dans les bras d’un plus vieux
Du coussin d’une poussette
Ils sont rares ceux qui jettent
Leur p’tit rot silencieux
Klaxonne tout ce qu’elle peut
Qu’mémé tient par l’poignet
Dans l’parc où grand-papa
Oui mais ils jouent à quoi
Les p’tits fous, les p’tites filles
Où est-ce qu’y sont, les enfants
Qu’est-ce qu’y font, les gamins
Où sont-elles, les ruelles
Par la f’nêtre d’une brasserie
En boule sur la banquette
On s’dit : « Qu’est-ce qu’y fait d’bout
Non, mais, pauvre petit! »
Mais bon même en plein jour
On n’en voit pas des lots
On n’en voit pas qui courent
Qui se tournent les pouces
Quand maman fait les courses
Où est-ce qu’on leur accorde
Où est-ce qu’y jouent, les p’tits diables
Où est-ce qu’y grimpent dans les arbres
Où est-ce qu’y chassent les papillons
Quand Paris est toute fade
Quand Paris est toute beige
Juste avant qu’elle se farde
Et qu’la nuit la rende belle
Quand Paris est toute douce
N’est-elle pas maternelle?
Où est-ce qu’y s’amusent alors
Les enfants d’aujourd’hui
Où est-ce qu’y sautent dans les flaques
Où est-ce qu’y s’couvrent de terre?
J’veux revoir des mitaines
Plus souvent qu’il est blanc
J’veux revoir des enfants
J’veux parfois en pleine rue
Et des p’tits gardiens d’but
Des brins d’hommes qui s’marrent
J’veux des pétards à mèche
J’veux des arcs, des flèches
Des p’tits Joe la terreur
Des pique-niques sur le foin
D’un terre-plein dans Villeray
Non mais c’est pas normal
Quand t’es là que tu t’pares
Tes enfants, où est-ce qu’y s’garent
Où est-ce qu’y r’gardent les étoiles???
C’est assis, c’est à g’noux
Qu’les enfants s’cassent le cou
Jamais trois, jamais trop
J’imagine qu’c’est pareil
Ils sortent plus au soleil
Pour jouer… les marmots…!